Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 4.djvu/88

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dessein de venir au Moulin n’essuyoient aucun accident, on ne douta point qu’ils ne vînssent de ma part. On se rebuta enfin de la manie de faire un si dangereux voyage : il y a plus de dix ans que je n’avois eu de pratique, jouissant en repos de mes richesses immenses, & des raretés que renferme le sein de la terre, ainsi que de la possession d’une semi-Gnomide que j’ai épousée aussi-tôt que j’ai été délivré de l’importunité de mes chalans, de qui je ne crains plus la surprise.

Votre arrivée ici m’apprend, continua le Meûnier, que vous connoissez quelques-uns de mes amis, qui vous auront sans doute enseigné le moyen d’éviter les périls que l’on court en venant chez moi, & la seule route, que pour ne pas contrevenir à mon serment, je suis obligé de laisser