Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 5.djvu/39

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parce qu’elle étoit plus vêtuê, fut aussi plus maltraitée, & elle avoit la tête si enflée qu’elle en étoit monstrueuse. Quoiqu’elle eut naturellement la bouche d’une grandeur énorme, l’enflure l’avoit retrécie à un point que ce ne fut pas sans beaucoup de peine qu’on y pût faire couler quelqu’alimens. Cependant malgré cet état affreux, elle fit un effort pour demander dans un langage qui n’étoit presque pas intelligible, s’il n’y avoit rien de perdu de ses pierreries. Sa douleur augmenta de moitié, en apprenant qu’il n’en étoit pas resté une seule, & qu’elles avoient toutes été changées en Guespes.

A cette fatale nouvelle, elle maudit en bredoüillant, le Meunier, le Moulin, sa mere, qui l’y avoit envoyée, & surtout Liron, à qui elle attribua cet évenement, mal-