Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 5.djvu/45

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que son pere y mit aucun obstacle. Outre cela Richarde étoit certaine qu’il n’y auroit aucuns de leurs Esclaves assez hardis pour entreprendre de lui prêter leur ministére, d’autant moins que les bontés qu’ils éprouvoient journellement du pere & de la fille, avoient tellement gagné leur affection, qu’ils leur étoient tous entierement dévoüés, & que loin de leur vouloir nuire, ils auroient été les premiers à dénoncer leurs Patrones, si elles avoient osé attenter à la vie de Bon & Rebon ou de sa fille. Ainsi, pour contenter Pigriéche, il ne restoit à Richarde que le secours du poison. Mais, elle & Pigriéche en connoissoient le nom, & avoient entendu parler de ses effets, sans sçavoir où en prendre ni de quoi on le composoit.

Elle s’efforçoit de faire entrer sa fille dans ses justes raisons, &