Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 5.djvu/68

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ser agir la haine de ma mere, elle sera charmée ainsi que son Epoux, d’avoir un prétexte plausible pour me priver du Trône que sa prédilection destine à mon frere, & n’épargnera pas ma vie pour détruire tous les obstacles qu’elle pouroit trouver à ses desseins.

Le Ciel vous préserve d’en exécuter un si cruel, mon cher enfant, s’écria le Roy, & sans devenir criminel envers votre pere, il faut esperer que les Dieux adouciront le cœur d’Ambitieux, & que notre bonheur commun ne vous coutera pas un crime.

Je vous ai dit mon avis, vous l’avez approuvé, ajouta ce bon Roy, au lieu de vous abandonner au désespoir, dites-moi le vôtre, & soyez persuadé que vous me trouverez toujours disposé à faire en votre faveur tout ce qui me sera possible.