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CONTES SECRETS RUSSES

chez eux, ils remirent leurs présents à leurs femmes. « Pourquoi as-tu acheté une si petite pièce ? » demanda avec colère l’épouse coupable. — « Rappelle-toi, putain, ce que tu as dit à ton amant : puisque ton κυλ seulement m’appartient, j’ai acheté de quoi habiller la partie de ta personne qui est à moi ! Porte ce brocart sur le κυλ. »



XXXVI

LA DAME PUDIQUE


Il y avait une jeune dame qui changeait souvent de laquais ; elle les trouvait toujours mal embouchés et les mettait à la porte. Voilà qu’un jeune homme vient chez elle s’offrir comme domestique. « Fais attention, mon cher, » dit la dame, « je ne regarde pas à l’argent, je tiens seulement à ce que tu ne prononces aucune parole indécente. — Comment peut-on dire des indécences ! »

Quelque temps après, la dame se rendit dans ses terres. En approchant d’un village, elle aperçut un troupeau de porcs ; un verrat était monté sur une truie et s’adonnait à sa besogne avec une telle ardeur que l’écume lui sortait de la bouche. « Écoute ! » fit la dame, s’adressant au laquais. — « Que vou-