Aller au contenu

Page:Contes secrets Russes, 1891.djvu/114

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
92
CONTES SECRETS RUSSES

chipé toutes tes chaussettes ; il faut le punir, le fripon ! — Voyons, tu as perdu l’esprit sans doute ! » demanda le pope. — « Non, batouchka, je n’admets pas l’indulgence à l’égard des voleurs ; lève-toi, matouchka, nous allons fourrer le coquin en prison. » La femme du pope se leva. « Mets-toi vite en position ! » continua l’ouvrier. Bon gré, mal gré, la popadia s’exécuta et le jeune homme s’empressa de la βαισερ. À cette vue, le pope vexé se permit une observation : « Qu’est-ce que tu fais, mon cher ? Tu φους ! — Ah ! batouchka, tu sais ce qui a été convenu entre nous au sujet des mots obscènes ; paye-moi cent roubles ! » Force fut au pope de délier les cordons de sa bourse ; quant à l’ouvrier, il empoigna de nouveau son υιτ et se remit à l’invectiver : « Ce n’est pas assez pour toi, canaille, de la détention que tu viens de subir, je vais te coffrer dans une prison encore pire. Allons, ma colombe, » ajouta-t-il en s’adressant à la fille du pope, « ouvre le cachot ». Il fit prendre à la jeune fille la pose voulue et procéda avec elle comme avec la mère. Celle-ci ne put se contenir : « Qu’est-ce que tu regardes, batouchka ! » dit-elle vivement à son mari, « il φουτ notre fille ! — Tais-toi, » lui répondit le pope ; « j’ai déjà payé cent roubles pour toi, veux-tu que j’en paie encore autant pour elle ? Non, qu’il fasse ce que bon lui semble, je ne dirai plus un mot ! » L’ouvrier s’en donna tout à