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Page:Contes secrets Russes, 1891.djvu/126

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CONTES SECRETS RUSSES

qu’elles firent ; le paysan les βαισα l’une après l’autre, il commença par la popadia et finit par la fille cadette ; ensuite il retourna chez lui. Dès que le pope fut revenu de l’église, sa femme l’accabla d’injures : « Ah ! diable, hérétique ! Tu es devenu fou, n’est-ce pas ? Tu as livré tes deux filles au déshonneur ! Passe encore si ce n’avait été que moi, mais tu lui as ordonné de nous prendre toutes trois[1]. » Le pope empoigna sa barbe et courut chez le moujik : « Je vais te traîner devant la justice, tu as déshonoré mes filles ! — Ne te fâche pas, batouchka, » répondit le paysan, « tu aimes à achever les enfants des autres et, qui plus est, tu te fais donner de la toile pour prix de ta peine ; eh bien ! à présent nous sommes quittes. » Le pope se réconcilia avec le moujik et ils vécurent dès lors bons amis.

Autre version

Dans une variante de ce récit, c’est un oncle qui a achevé l’enfant commencé par son neveu. Ivan chercha un moyen de rendre la pareille à son oncle Kouzma. Un jour ce dernier s’absenta, il ne resta au logis que les femmes. Vanka prit une corde, l’attacha aux cornes de sa vache et promena celle-ci à travers le village. Sa tante l’aperçut par la fenêtre : « Pour sûr », dit-elle, « Vanka est com-

  1. Comparer avec le conte XLIV.