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Page:Contes secrets Russes, 1891.djvu/133

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CONTES SECRETS RUSSES

brasser ! » L’ouvrier tourna le dos à la fenêtre et présenta son κυλ à l’amant, qui le couvrit de baisers. « Allons, adieu, chérie, je viendrai te voir la nuit prochaine ; porte-toi bien ! — Viens, mon âme, je t’attendrai ; mais, avant de t’en aller, chéri, laisse-moi, du moins, tenir un moment ton υιτ dans mes mains : ce sera toujours un peu plus gai. » L’amant tira son υιτ de son pantalon et l’approcha de la croisée : « Tiens, chère, fais-lui des caresses ! » L’ouvrier prit dans ses mains l’objet qu’on lui présentait et le caressa à plusieurs reprises ; puis, tirant un couteau de sa poche, il trancha net les parties génitales du galant. Celui-ci poussa les hauts cris et retourna chez lui plus mort que vif. L’ouvrier ferma la fenêtre, s’assit sur le banc et se mit à remuer bruyamment ses mâchoires, comme s’il mangeait quelque chose. Le moujik, à ce bruit, s’éveilla. « Qu’est-ce que tu manges, mon ami ? » demanda-t-il. — « Eh bien ! j’ai trouvé sur la table un morceau de saucisson, seulement, je ne peux pas venir à bout de le manger : il n’est pas cuit. — Ça ne fait rien, mon ami, laisse-moi y goûter. — C’est que je n’en ai déjà pas beaucoup pour moi ! Allons, soit, je vais te donner un bout, régale-toi ! » Et il donna le υιτ coupé au moujik. Ce dernier le porta avidement à sa bouche, mais il eut beau faire, ses dents ne purent entamer le prétendu saucisson. « J’y renonce, mon ami, » dit-il, « il n’y a pas moyen de le manger, c’est de la viande crue. — Eh