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Page:Contes secrets Russes, 1891.djvu/153

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CONTES SECRETS RUSSES

ami, j’ai entendu parler de cela et, si j’ai mis le pope aux arrêts, c’est parce que l’impie n’a pas porté le chien à l’église ; il aurait dû dire une messe pour lui ! » Le prélat prit les dix mille roubles à lui légués par le chien et, non content de remettre le pope en liberté, il le nomma doyen ; quant aux chantres, il les fit incorporer dans la milice.

Autre version

Un vieillard vivait avec sa femme, ils n’avaient pas d’enfants et ne possédaient en fait d’animaux qu’un bouc. Le vieillard ne connaissait aucun métier, il tressait des chaussures de tille, c’était là son seul moyen d’existence. Le bouc était habitué à son maître et l’accompagnait chaque fois qu’il sortait. Un jour, le vieillard alla au bois pour chercher de la tille, et le bouc le suivit. Ils arrivèrent au bois, le vieux paysan se mit à arracher des écorces de tilleul ; pendant ce temps, le bouc broutait l’herbe çà et là ; tout à coup ses pieds de devant s’enfoncèrent dans un sol friable, il commença à creuser et exhuma une marmite pleine d’or. Voyant le bouc gratter la terre, le vieillard s’approcha de lui et aperçut le trésor. Rempli d’une joie indicible, il jeta ses tilles, prit la précieuse marmite et la rapporta chez lui. « Allons, vieux, » lui dit sa femme, après avoir entendu le récit de la trouvaille, « c’est