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Page:Contes secrets Russes, 1891.djvu/162

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CONTES SECRETS RUSSES

cornes et le moujik vécut désormais dans l’aisance[1].


  1. Variante. — Dans un autre manuscrit, ce conte se termine de la façon suivante : Le pope revint chez lui. Or, il avait un ouvrier à qui il était convenu de donner cent roubles par an, mais depuis sept ans qu’il l’avait à son service, il ne lui avait pas encore donné un grosch. L’ouvrier commença à réclamer avec instances son salaire, et le pope lui dit : « Tu demeures chez moi depuis sept ans et pas une seule fois tu ne t’es approché des sacrements. Commence par te confesser et après cela je te réglerai ton compte. » L’ouvrier vint donc trouver le pope au tribunal de la pénitence. « Avoue-le, mon cher, » lui dit l’ecclésiastique, « tu as peut-être détourné le bétail de quelqu’un, c’est un grand péché ! — Non, batouchka, je ne me suis pas rendu coupable de cela, mais puisque je suis ici pour me confesser, je t’avouerai que pendant sept ans j’ai βαισέ ta belle-fille. — Il ne s’agit pas de cela, mon cher, mais n’as-tu pas enlevé les vaches de quelqu’un ? — Je n’ai pas commis ce péché, batouchka, mais voici ce dont je m’accuse devant toi : j’ai fait la conquête de ta femme ! — Finis-en avec les bêtises, mon cher ! Je te demande si tu n’as pas chassé mes vaches hors de chez moi. — Non, batouchka, je n’ai pas un tel péché sur la conscience, mais, il n’y a pas à le cacher, mon υιτ se dresse même contre toi ! — Sois maudit, damné que tu es ! » Le pope régla ensuite le compte de son pénitent et il resta sans ouvrier comme sans vaches.