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Page:Contes secrets Russes, 1891.djvu/174

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CONTES SECRETS RUSSES

perbe de santé et de fraîcheur ! » La paysanne la remercia avec effusion : « Merci, grand’mère ! Tu as là un fameux remède ! C’est un vrai charme ! — Mes médicaments ne font jamais de mal, et celui-ci est d’une grande utilité pour les femmes et les jeunes filles. Mais de quel côté as-tu vu passer le plus de monde ? — À droite, grand’mère. — Ah ! quelle chance tu as ! Allons, retourne chez toi, et que Dieu te protège ! »

La jeune fille sortit, et le gars ne tarda pas, lui aussi, à prendre congé de la vieille. Après son dîner, il mena sa jument boire à la rivière. La paysanne, l’ayant aperçu, s’élança vers lui et se mit à crier : « Ah ! matouchka ! ma colombe ! — Ah ! grand’mère, chère grand’mère, frictionne-moi, frictionne-moi encore avec ton onguent de goudron ! » repartit railleusement Grigorii. À ces mots, la paysanne se mordit les lèvres, et depuis lors elle vécut en bons termes avec le gars.

Autre version

Un jeune homme avait pris l’habitude de passer devant la demeure d’un marchand ; arrivé vis-à-vis de cette maison, il toussait, crachait, puis observait à haute voix : « Je me suis engoué à manger de l’oie. » Voilà qu’un jour la fille du marchand lui dit : « Mon père a beaucoup d’argent, mais il ne mange pas de l’oie tous les jours. — Ce n’est pas