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Page:Contes secrets Russes, 1891.djvu/218

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CONTES SECRETS RUSSES

en demandes ? — Quarante roubles, mais, si tu me permets de m’amuser un peu avec toi, je te la laisserai pour rien. — Allons, amuse-toi, mon cher. » Le moujik étendit la popadia dans le vestibule, la βαισα, puis lui dit : « La vache, matouchka, je te l’enverrai demain avec son veau. » La popadia s’en alla. « Donne-moi à souper ! » cria alors le paysan à sa femme. — « Qu’est-ce que tu veux ? — Donne du lait. — Il n’y en a pas, le veau l’a tout bu. » Le paysan prit son gourdin, et flanqua une tripotée au pope. Celui-ci se mit à pousser des cris comme un veau ; à la fin, ne pouvant plus y tenir, il s’élança hors de la maison et revint chez lui au galop. « Où as-tu été ? » lui demanda sa femme, « tu rentres à minuit passé, tu roules tout le temps chez les putains ? — Tais-toi, maudite « femelle, » répliqua le pope, « où est donc la vache que tu as achetée ? »

Autre version

Un forgeron avait une femme étonnamment belle. Ils vivaient dans la pauvreté. Un jour le mari dit à son épouse : « Écoute, ma femme ! Que faire ? Où trouver de l’argent ? Tiens, tu devrais attirer chez toi des amoureux, tu peux tourner la tête même à des gens riches. Va donc sur la route, tu rencontreras peut-être quelque imbécile. Mais ne fais pas de bêtise : si quelqu’un sollicite tes fa-