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Page:Contes secrets Russes, 1891.djvu/221

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CONTES SECRETS RUSSES

batouchka ? — Ah ! silence, mon cher ! j’ai péché contre Dieu, je vais passer la nuit chez la femme du forgeron, et j’ai payé d’avance. — Ah ! batouchka ! c’est aussi là que je vais ! — Cela ne fait rien, mon cher ! Allons ensemble, ce sera encore plus gai. » Au moment où ils approchaient de la forge, le Tsigane les rejoignit. « Eh ! mes pères spirituels, où allez-vous ? — Tais-toi, Tsigane, nous allons passer la nuit chez une femme, tiens, dans cette forge. — Ah ! mes pères ! moi-même je vais chez elle. — Eh bien ! viens avec nous. » Ils arrivèrent à trois. « Çà, maintenant, qui est-ce qui descendra le premier dans la cheminée ? — C’est moi, mes amis, » dit le pope, « je suis votre aîné ! — Allons, vas-y, batouchka ! « L’ecclésiastique se dépouilla de sa soutane, de ses chausses et de ses bottes ; le marguillier et le Tsigane lui attachèrent des cordes sous les bras, après quoi ils se mirent en devoir de l’introduire dans la cheminée. « Mes amis, » leur dit le pope, « dès que j’aurai fini mon affaire, je crierai : Fuik ! Vous répondrez : Chmuik ! et vous tirerez à vous. »

À peine la descente du pope se fut-elle effectuée que le forgeron, prenant les tenailles rougies au feu, saisit les parties génitales du batouckha. « Fuik ! » cria désespérément celui-ci ; « Chmuik ! » répondirent ses compagnons, et ils le tirèrent hors de la forge, « Tu as eu bien vite fini, batouchka ! » observa le Tsigane. — « Ah ! mon cher, comme elle a le κον chaud ! Je n’y avais pas plutôt touché que