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Page:Contes secrets Russes, 1891.djvu/222

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CONTES SECRETS RUSSES

j’étais brûlé comme par une flambée de poudre. Je n’en ai encore jamais rencontré de pareil ! — Allons, maintenant, c’est à mon tour » dit le marguillier. — « Vas-y ! » Le marguillier se déshabilla, le pope et le Tsigane lui passèrent une corde sous les aisselles et le descendirent dans la forge, où il fut reçu par le mari de la même façon que l’avait été son prédécesseur. « Fuik ! » se mit-il à crier. — « Chmuik ! » firent les autres, et ils tirèrent la corde à eux. « Eh bien ! Tsigane, » dit le marguillier lorsqu’il se trouva hors de la forge, « je ne regrette pas mes vingt roubles : la chose les vaut ; à ton tour maintenant ! — Moi, mes pères, je ne ferai pas comme vous : je ne la quitterai pas avant de l’avoir repassée trois fois. Ainsi, faites attention, mes pères : tant que vous ne m’aurez pas entendu crier à trois reprises : Fuik ! ne me remontez pas. — C’est bien. »

On descendit le Tsigane. Dès que le forgeron eut constaté dans la cheminée la présence du troisième amoureux, les tenailles ardentes firent de nouveau leur office. « Fuik ! » cria à plein gosier le Tsigane, mais personne ne parut l’entendre. « Fuik ! « répéta-t-il ensuite, et ce second cri resta encore sans écho. « Fuik ! » vociféra pour la troisième fois le malheureux, « je t’εμμερδε, batouchka ! On ne βαισε pas ici, on est rôti tout vif ! Fuik !Chmuik ! » répondirent le pope et le marguillier en tirant la corde à eux. À peine hors de la forge, le Tsigane, qui avait les tes-