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Page:Contes secrets Russes, 1891.djvu/63

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CONTES SECRETS RUSSES

ne le trouverez pas mauvais ? — Non. » Il entra dans le jardin. « Et si je me promène avec vous, vous ne vous fâcherez pas ? — Non. » Il se mit à marcher à côté d’elle. — « Et si je vous prends le bras, cela ne vous irritera pas ? — Non. » Il lui prit le bras. — « Et si je vous conduis au kiosque, vous n’en serez pas mécontente ? — Non. » Il la mena au kiosque. — « Et si je vous couche par terre et que je m’étende moi-même à côté de vous, vous ne vous y opposerez pas ? — Non. » L’officier usa aussitôt de la permission, ensuite il reprit : « Et si je vous retrousse les jupons, cela, sans doute, ne vous mettra pas en colère ? — Non. » Il la retroussa, lui releva les jambes et poursuivit : — « Et si je vous βαισε, cela ne vous sera pas désagréable ? — Non. » Là-dessus il la besogna convenablement, puis il se coucha à côté d’elle et, un moment après, lui demanda : — « Maintenant, vous êtes contente ? — Non. — Eh bien ! si vous n’êtes pas contente, il faut recommencer. » Il la βαισα de nouveau et renouvela sa question : « Maintenant, vous êtes contente ? — Non. » Cette fois l’officier lança un jet de salive et s’en alla ; la dame se leva et regagna sa demeure.

Quand le barine revint de voyage, il demanda à sa femme : « Tout va bien chez toi ? — Non. » — Mais qu’est-ce qu’il y a ? Quelqu’un t’aurait-il βαισέε ? — Non. » Il eut beau l’interroger, il n’obtint jamais d’autre réponse que « non ». Force