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CONTES SECRETS RUSSES

fut alors au barine de regretter les instructions qu’il avait données à sa femme.



XXIV

LE MARI QUI COUVE


Un paysan paresseux était marié à une femme laborieuse. Le premier restait couché sur le poêle, tandis que la seconde labourait la terre. Un jour, la paysanne alla travailler aux champs, son mari demeura à la maison pour préparer le repas et donner à manger aux petits poulets, mais il n’en fit rien ; il se coucha et, pendant qu’il dormait, une corneille rafla tous les poussins ; leur mère remplit la basse-cour de ses cris désolés, le moujik la laissa s’égosiller. Quand la paysanne revint à la maison, elle demanda : « Où sont les poulets ? Qu’en as-tu fait ? — Ah, ma petite femme, il m’est arrivé un malheur ! Je me suis endormi et pendant ce temps-là une corneille a enlevé tous les poussins. — Ah, quel chien tu es ! Eh bien, fils de putain, mets-toi sur des œufs et couve-les toi-même. »

Le lendemain, la femme alla aux champs, le moujik prit une corbeille contenant des œufs, la plaça sur la soupente, ôta son pantalon et se mit