Aller au contenu

Page:Contes secrets Russes, 1891.djvu/80

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
58
CONTES SECRETS RUSSES

pas dit comment on doit leur parler pour qu’ils agissent ? » demanda-t-elle à sa femme de chambre. — « Il n’a rien dit, madame. — Eh ! que tu es bête. Va tout de suite le lui demander. » La fille revint trouver le paysan : « Écoute, moujik, dis-moi quel ordre il faut donner à ta marchandise pour la faire agir. — Si tu me donnes encore cent roubles, je te le dirai, » répliqua le moujik. La femme de chambre alla aussitôt faire part à sa maîtresse de cette nouvelle exigence : « Il ne veut pas le dire pour rien, madame, il demande encore cent roubles. — Eh bien ! va les lui porter ; acheter pour deux cents roubles un pareil engin, ce n’est vraiment pas trop cher. » Le paysan, ayant reçu la somme, dit à la servante : « Quand ta maîtresse voudra s’en servir, elle n’aura qu’à dire : « No, no ! » Dès que cette réponse lui eut été transmise, la dame se coucha sur son lit, releva sa robe et commanda : « No, no ! » Les deux υιτς s’acquittèrent immédiatement de leur office ; mais quand la barinia voulut leur faire quitter la place, cela lui fut impossible. La situation devenait inquiétante ; dans son émoi, le pauvre femme mit de nouveau sa femme de chambre en campagne : « Cours après ce fils de chien et demande-lui ce qu’il faut dire pour les faire sortir. » La servante partit à toutes jambes, rejoignit le moujik et lui fit la commission dont elle était chargée : « Apprends-moi, moujik, ce qu’il faut dire pour que les υιτς quittent le corps de ma maîtresse, car ils la tour-