Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 1, 1839.djvu/167

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Leur conversation ayant changé d’objet, Mrs Wilson reprit sa première place, triste et presque effrayée du portrait qu’elle venait d’entendre faire d’un homme qui était près d’épouser la fille de son frère. Elle remercia le ciel de ce qu’il n’était pas encore trop tard pour prévenir au moins une partie du mal, et elle résolut de faire part à sir Edward le plus tôt possible de ce qu’elle avait entendu, afin qu’il prît des informations qui pussent établir d’une manière irrécusable la culpabilité ou l’innocence du colonel.





CHAPITRE XXV.


Sa mère lui cherche un mari. Elle en a trouvé elle-même un sans rien dire : ils sont partis : ils reviendront demander la bénédiction maternelle après le voyage de Gretna-Green.
Colman


Les Moseley revinrent d’assez bonne heure à Benfield-Loge, et Mrs Wilson, après avoir réfléchi sur la marche qu’elle avait à suivre, se détermina à s’acquitter sur-le-champ d’une tâche pénible, et à avoir une conversation avec son frère après le souper ; en conséquence, elle l’informa qu’elle désirait lui parler. Lorsque le reste de la famille se fut retiré, le baronnet s’assit près d’elle ; et Mrs Wilson cherchant à retarder le plus possible les informations désagréables qu’elle avait à lui donner, commença en ces termes :

— Je désirais vous parler, mon frère, sur plusieurs sujets intéressants. Vous avez sans doute remarqué les attentions de M. Denbigh pour Émilie.

— Certainement, ma sœur, et avec un grand plaisir ; vous ne supposerez point, je l’espère, que je veuille revenir sur l’abandon que je vous aurai fait de mon autorité, Charlotte, si je vous demande si Émilie favorise ou non les vœux de Denbigh ?

— Ni Émilie ni moi, mon cher frère, ne prétendons contester le droit que vous avez de diriger la conduite de votre enfant ; elle vous appartient par des liens que rien ne peut rompre ; et