sur l’Océan, patron ? murmura l’alderman à l’oreille d’Oloff van Staats. Je n’ai d’autre connaissance de cet Écumeur que celle qui convient au chef d’une maison de commerce. Mais la réputation est comme une fusée volante, qui peut être vue de loin ! Sa Majesté n’a point de vaisseau qui puisse atteindre le contrebandier ; ainsi, pourquoi fatiguer pour rien ce pauvre bâtiment ?
— Le capitaine Ludlow poursuit autre chose que le brigantin, répondit le laconique et sentencieux patron. Il suppose qu’Alida de Barberie s’y trouve, et cette opinion exerce une grande influence sur son activité.
— Voilà une étrange apathie, monsieur van Staats, pour un homme qui est presque fiancé avec ma nièce, sinon tout à fait marié. Alida de Barberie a une grande influence sur ce gentilhomme ! Et, je vous prie, quels sont ceux qui la connaissent et sur lesquels elle n’a pas d’influence ?
— Les sentiments divers sur cette jeune dame sont en général favorables.
— Sentiments et faveurs ! dois-je comprendre par cette froideur, Monsieur, que notre marché est rompu, que vos deux fortunes ne doivent pas être mêlées, et que la jeune dame ne doit plus être votre femme ?
— Écoutez-moi, monsieur van Beverout ; celui qui est économe de son bien et de ses paroles n’a pas besoin de l’argent des autres, et, dans certaines occasions, il peut parler librement. Votre nièce a montré pour un autre une préférence décidée, qui a beaucoup diminué la vivacité de mes sentiments.
— C’est dommage qu’un amour aussi vif n’ait point été récompensé ; c’est une sorte de suspension de paiements dans les affaires de Cupidon ! Il faut agir franchement dans toutes les transactions de commerce, monsieur van Staats, et vous me permettrez de vous demander, comme une sorte d’arrangement final, si votre esprit a changé relativement à la fille du vieux Étienne de Barberie, ou non.
— Non pas changé, Monsieur, mais tout à fait résolu, répondit le jeune patron. Je ne puis dire que je désire pour succéder à ma mère une femme qui ait autant vu le monde. Dans notre famille on est satisfait de sa situation, et de nouvelles habitudes dérangeraient ma vie domestique.
— Je ne suis point sorcier, Monsieur, mais en faveur du fils