Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 12, 1839.djvu/103

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mais appuyant sur les occasions dont nous avons déjà parlé, et ayant eu une longue habitude d’observation dans les deux hémisphères, nous finirons cette digression en ajoutant simplement qu’un des malheurs de l’homme est d’abuser des dons de Dieu, dans quelque pays et sous quelque gouvernement que ce soit. Des excès comme ceux auxquels on se livrait au château de Leiningen appartiennent à tous les peuples en proportion de leurs moyens d’action. Il n’y a d’autre préservatif contre un vice aussi destructeur qu’une misère absolue, ou une haute culture des facultés intellectuelles.

Celui qui a calculé à quel point les habitants des États-Unis sont en arrière on en avant des autres nations, en science ou en qualités morales, ne sera pas loin de la vérité, en les plaçant au même niveau sur l’échelle de la société. Il est vrai que plusieurs étrangers seront toujours prêts à nier la justesse de cette proposition ; mais nous avons eu de nombreuses occasions d’observer que tous ceux qui visitent notre pays n’arrivent pas suffisamment préparés, par des observations faites chez eux, pour faire des comparaisons justes, et ce que nous disons n’a point été hasardé sans des années d’expérience. Nous saluerons joyeusement le jour où l’on pourra dire qu’il n’existe plus un Américain assez dégradé pour se jouer des plus nobles dons du Créateur, mais nous ne voyons pas l’utilité d’atteindre un but, même si honorable, en faisant une concession à des prémisses qui n’ont rien de vrai.


CHAPITRE VII.


J’étais un triste imbécile de prendre cet ivrogne pour un Dieu.
ShakspeareLa Tempête.



Les qualités physiques sont toujours prisées en proportion de la valeur qu’on attache à celles qui sont purement intellectuelles. Aussi longtemps que le pouvoir et l’honneur dépendent de la possession de la force animale, la vigueur et l’agilité sont des