de lutte qui donna autant de renommée au vigoureux baron que l’aurait pu faire une victoire remportée sur le champ de bataille, et qui, quelque étrange que cela nous paraisse, ôta fort peu de chose au mérite du vaincu.
CHAPITRE VIII.
- Rogers.
e jour suivant était un dimanche. La matinée de cette fête
hebdomadaire ne manquait jamais d’être annoncée aux fidèles par
les cloches de l’abbaye avant que l’aurore eût pénétré au fond
de la profonde vallée. Les dévots se courbèrent religieusement
lorsque les premiers sons frappèrent leurs oreilles, adressant
leurs louanges et leurs remerciements au ciel. Mais lorsque l’heure
avança, il se prépara un service plus solennel ; la grand-messe
commença, cérémonie qui s’adresse autant aux cœurs qu’aux sens.
Le soleil dardait ses rayons sur la cime des montagnes, et jamais l’air n’avait été plus doux. Les animaux domestiques, délivrés de leurs travaux habituels, se reposaient sur le penchant de la montagne, ruminant à leur aise, remplis de ce contentement paisible propre à leur nature ; les enfants gambadaient devant la porte des chaumières ; le métayer se promenait, revêtu d’habits dont la mode s’était perpétuée dans le Harts pendant plusieurs générations, regardant les progrès de ses grains ; et la ménagère allait de côté et d’autre, occupée des travaux domestiques. On était dans la saison la plus belle de l’année, et la campagne était riche d’espérances : l’herbe avait atteint sa hauteur, le grain se remplissait à vue d’œil, et la vigne commençait à se former en grappes.
La cloche de l’abbaye interrompit cette scène de tranquillité rurale, et appela le village à ses devoirs religieux. Une longue