Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 12, 1839.djvu/16

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Duerckheim est située dans cette partie de la Bavière qu’on appelle communément le Cercle du Rhin. Le roi de ce pays n’a peut-être pas un million de sujets dans cette partie détachée de ses domaines, qui s’étend, d’un côté, depuis le fleuve jusqu’à la Prusse rhénane, et de l’autre, depuis Darmstadt jusqu’en France. Il suffit d’une bonne journée de poste pour traverser cette province dans toutes les directions ; il paraîtrait, d’après cela, que sa surface est à peu près égale aux deux tiers de celle du Connecticut. Une ligne de montagnes, ressemblant aux moins élevées des Alleghanies, connue sous différents noms, mais qui est une des branches de Vosges, passe presque à travers le centre du district au nord et au midi. Ces montagnes cessent brusquement du côté oriental, laissant entre elles et le fleuve une vaste surface unie, dans le genre de celles qu’on appelle en Amérique terrain plat, ou terres de fond. Cette plaine, qui faisait partie de l’ancien Palatinat, s’étend également de l’autre côté du Rhin, se terminant aussi brusquement à l’est qu’à l’ouest. À vol d’oiseau, entre Heidelberg et Duerckheim, villes qui sont opposées l’une à l’autre sur les deux extrémités latérales de la plaine, on peut compter un peu plus de vingt milles ; le Rhin est à une distance égale de toutes les deux.

Il existe une tradition plausible, qui assure que la plaine du Palatinat était autrefois un lac recevant les eaux du Rhin, et par conséquent les déchargeant par quelque passage inférieur, jusqu’à ce que le temps, ou une convulsion de la nature, brisa la barrière qu’offraient les montagnes à Bingen, entraînant les eaux, et laissant un bas-fond fertile. En approchant de Duerckheim, on aperçoit des montagnes de sable irrégulières, ce qui peut confirmer cette supposition, que la constance des vents du nord a jeté un plus grand nombre de ces particules légères au sud-ouest que sur la côte opposée. En ajoutant que le côté oriental des montagnes, ou celui qui suit la plaine, est assez brisé et inégal pour être pittoresque, nous en aurons dit assez sur les localités nécessaires pour l’intelligence du lecteur.

Il paraîtrait qu’un des passages qui communiquaient, de temps immémorial, entre le Rhin et le pays à l’ouest des Vosges, avait une issue sur la plaine, à travers la gorge de la montagne ; près Duerckheim. En suivant les détours des vallées, la route de poste pénètre, par une montée facile, jusqu’au plus haut sommet, et,