Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 12, 1839.djvu/300

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prit public en Allemagne, il ne pouvait être question du rétablissement du couvent sur la montagne de Limbourg. Ce fut dans ce sens qu’il répondit. La conférence continua avec une parfaite harmonie, et dura plusieurs heures. Mais comme les résultats en seront développés dans le cours régulier de notre récit, nous n’anticiperons pas sur les événements.


CHAPITRE XXIV.


Ce sont de ces choses qui, sur une terre étrangère, toutes triviales qu’elles sont, vont droit au cœur, puis du cœur gagnent la tête, dissipant les idées étroites qu’on a recueillies dans son égoïsme, et y substituant un sentiment de bienveillance pour tous les hommes.
Rogers



Il est nécessaire que nous avancions de quelques semaines dans l’ordre du temps ; ce qui nous transportera au milieu du chaud et généreux mois de juillet. C’était vers le soir, et le lieu de la scène tel que nous allons le décrire.

Que le lecteur se figure une vaste plaine aride, dont la surface était coupée par de légères sinuosités. À peine un arbre se montrait-il sur toute son étendue, quoique quelques arbustes rabougris trahissent les efforts de la terre pour produire une maigre végétation. L’air était pur et transparent, et dégagé de ces vapeurs qui couvrent les régions situées au niveau de la mer. Malgré ces signes infaillibles qui indiquaient le sommet d’une montagne, on voyait dans l’éloignement des pics sourcilleux, couverts d’une neige éternelle, se dessiner sur l’azur du firmament. D’un côté de cette plaine nue, la terre descendait presque perpendiculairement vers une longue et étroite nappe d’eau, qui se déroulait plus de mille pieds plus bas. Les bords de ce lac étaient couverts de vignes et de hameaux dont les habitations blanchâtres contrastaient avec les sombres murs, les tours et les créneaux de quelque ville, qui se montraient aussi de distance en distance. Mais c’étaient