Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 12, 1839.djvu/380

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CHAPITRE XXXI.


Tout est fini, et sa charmante tête est maintenant sur son dur oreiller.
Rogers



Le jour suivant, le comte d’Hartenbourg monta à cheval de bonne heure dans la matinée. Néanmoins, son équipement prouvait que le voyage serait court ; mais M. Latouche, qui était de la partie, portait le costume de voyageur. C’était le moment où Emich, après s’être servi pour ses projets de ce quasi-homme d’Église, était sur le point de lui adresser ses adieux avec autant de courtoisie et de grâce que les circonstances semblaient l’exiger. Peut-être un tableau des différentes faces sous lesquelles s’est présentée une Église qui avait joui pendant si longtemps d’un monopole non contesté dans la chrétienté, et qui, par une conséquence naturelle, trahissait un si grand penchant à en abuser, n’aurait pas été complet sans y joindre deux caractères tels que ceux du chevalier de Rhodes et de l’abbé français ; et il était de notre devoir, comme fidèle chroniqueur, de parler des choses telles qu’elles existaient, bien que les accessoires n’eussent pas un très-grand rapport avec l’intérêt du sujet principal.

Nos légères relations avec l’abbé français s’arrêteront ici, son hôte l’ayant traité comme la plupart des chefs politiques traitent les personnes de sa profession, c’est-à dire comme un instrument pour parvenir à leur but. Albrecht de Viederbach se préparait à accompagner son joyeux compagnon jusqu’à Manheim, mais avec l’intention de revenir, la situation précaire de son ordre et sa parenté avec le comte rendant son séjour au château d’Hartenbourg aussi commode qu’agréable. Le jeune Berchthold était aussi à cheval, le comte lui ayant ordonné par une faveur spéciale de faire partie de sa suite.

La cavalcade descendait lentement, à l’amble, le Jaegerthal ;