Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 20, 1843.djvu/16

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— À défaut de plus proche parent ; mais nous n’avons pas de cousin au centième degré qui nous soit parent dans les deux lignes.

— Il y a les Wychecombe du comté de Surrey, frère Thomas.

— Qui descendent d’un fils bâtard du second baronnet, et qui par conséquent ne sont pas de la ligne de succession.

— Et les Wychecombe du comté de Hertford ? J’ai toujours entendu dire qu’ils sont de notre famille, et de ce côté il n’y a pas de bâtardise.

— Cela est vrai ; mais leur branche s’est séparée du tronc de notre famille en 1487, longtemps avant la création de notre titre, et ils n’ont aucun droit à la substitution. Le premier de leur ligne était fils de sir Michel Wychecombe, shérif du Devonshire, et de Margery, sa seconde femme ; tandis que nous descendons de sir Wycherly, fils du même Michel, et de Jeanne, sa première femme. Wycherly et Michel, fils du premier Michel, n’étaient donc parents que dans une ligne et ne pouvaient hériter dans les deux : or, ce qui est vrai des ancêtres l’est aussi des descendants.

— Mais nous descendons également de Michel ; shérif du Devonshire et le domaine appartenait à notre famille avant 1487.

— Cela est vrai, mon frère ; cependant la parenté dans une ligne ne peut donner droit à hériter dans l’autre ; c’est ce que dit la perfection de la sagesse humaine.

— Je n’ai jamais pu comprendre ces subtilités de la loi, mais je suppose qu’elles sont justes. Cependant il y a tant de Wychecombe dispersés dans toute l’Angleterre, que je pense encore que quelqu’un d’entre eux pourrait être mon héritier.

— Chacun d’eux a dans ses armoiries la barre transversale de bâtardise, ou ne nous est parent que dans une seule ligne.

— Êtes-vous bien sûr, mon frère, que Tom est un filius nullus ? dit le baronnet, qui avait oublié le peu de latin qu’il avait jamais su.

Filius nullius, sir Wycherly, c’est-à-dire qu’il n’est le fils de personne.

— Mais il est votre fils, Thomas ; et vous vous ressemblez comme deux chiens de la même portée.

— Je suis nullus aux yeux de la loi en ce qui concerne le pauvre Tom. Jusqu’à ce qu’il se marie et qu’il ait des enfants, il est légalement sans parents. Et je ne sais pas si la légitimité serait un bien pour lui, car il a déjà autant de présomption et de confiance en lui-même que s’il était l’héritier présomptif du trône.

— Eh bien ! il y a ce jeune marin qui a été si souvent à la station, depuis qu’il a été laissé à terre pour se guérir de ses blessures ; c’est un jeune homme plein de bravoure, et le premier lord de l’amirauté