— Sir Wycherly, dit celui-ci en souriant, à présent que vous êtes en possession tranquille de cette maison, je ne vois pas qu’il soit nécessaire de nous retenir tous en prison pour établir vos droits. M. Furlong me dit que David le portier, est un fidèle serviteur, et s’il veut en recevoir la clef, comme étant à votre service, vous pouvez la lui confier sans danger.
David ayant bien volontiers accepté cette proposition, la clef de la porte fut remise entre ses mains, et l’on pensa généralement que le nouveau sir Wycherly avait pris possession de la maison. Tom n’osa pas entamer la question de sa légitimité en présence de sir Reginald, qui semblait avoir trouvé un fil pour arriver à la connaissance de la vérité. Il s’abstint donc pour le moment de parler du contrat de mariage qu’il avait forgé. Saluant toute la compagnie avec un sourire moqueur, il sortit en homme qui vient de recevoir une insulte qu’il méprise, et se retira dans son appartement. Sa retraite laissa le jeune lieutenant maître du champ de bataille ; mais comme les circonstances ne permettaient pas les démonstrations de triomphe, la compagnie se sépara sans bruit, les uns pour réfléchir à l’avenir, les autres pour causer du passé, tous pour songer avec étonnement au présent.
CHAPITRE XVI.
h bien, sir Gervais, dit Galleygo, marchant sur les talons des
deux amiraux qui entraient dans l’appartement du vice-amiral, les
choses ont tourné comme je m’y attendais. Le comte de Fairvillain est
sorti de son trou ; comme un marsouin qui a besoin de respirer, du
moment que nous avons eu le dos tourné. Dès que nous eûmes donné
l’ordre de brasser carré pour retourner en Angleterre, et que je vis
les fenêtres de la grande chambre du Plantagenet tournées vers la
France, je prévis ce qui en arriverait. — Eh bien, Messieurs, il y a eu
de bonnes parts de prise dans cette maison, et sans qu’on ait beaucoup
combattu. Nous aurons à accorder un congé de quelques mois
au jeune lieutenant, pour qu’il puisse prendre ses ébats parmi les
squires des environs.