Van Tassel. Il avait même montré la quittance à sa femme. C’était peu de temps avant sa dernière maladie Un an après, on conseilla à la veuve de demander la mainlevée de l’hypothèque ; mais il fallait représenter la quittance, et elle ne put jamais se retrouver. Dans son ignorance complète des affaires, la pauvre femme ne s’en occupa plus. Lorsque, plus tard, il fallut cependant revenir à la charge, on lui répondit en lui demandant de fournir la preuve qu’elle avait payé. Ce fut le commencement de l’attitude hostile de Van Tassel ; depuis lors il avait poursuivi ses démarches, et la vente du bien était même affichée depuis quelques jours, quand mistress Wetmore retrouva si à propos son fils.
CHAPITRE III.
l n’est pas facile de dépeindre l’effet immédiat que produisit cette
découverte sur les parties intéressées. Mistress Wetmore se représentait
toujours son fils comme un petit enfant au berceau, souriant
à sa mère ; et elle avait devant les yeux un loup de mer à la face rubiconde,
aux traits durs, aux manières grossières, qui était déjà d’un
âge plus que mûr. Elle n’avait pu apprécier encore ses bonnes qualités,
et elle était obligée d’accepter ce bienfait de la Providence tel
qu’il lui était offert. Néanmoins l’amour d’une mère ne se refroidit
pas aisément, et je ne tardai pas à voir la vieille femme fixer les yeux
sur Marbre avec une expression d’intérêt et de tendresse qu’ils
n’avaient certainement pas avant les révélations.
Pour le lieutenant, à présent que le plus ardent désir de sa vie se trouvait si inopinément réalisé, il était tellement pris à l’improviste qu’il en restait tout ébahi. Sa mère se trouvait être une veuve respectable, d’une position égale à la sienne, en possession d’un bien peu considérable il est vrai, et grevé d’hypothèque, mais enfin qui