Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 24, 1846.djvu/275

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pendant plusieurs semaines, surtout si nous étions aidés par les vaches.

— Je suis content que Votre Honneur ait eu cette idée, dit le sergent, dont le visage s’éclaircissait à mesure qu’il écoutait ; ce sera une belle chose que de trouver cette position, puisque nous ne pouvons tenir ici plus longtemps. La nécessité de quelques-uns de ces arrangements avait été ma seule objection, capitaine Willoughby ; car il me semblait que dans le désert, nous serions comme un régiment rangé en bataille avec un ravin ou un marais derrière lui.

— Je suis heureux de voir que vous approuvez mon projet, sergent. J’ai l’intention de faire immédiatement les arrangements nécessaires pour évacuer la Hutte, pendant qu’il est jour, et aussitôt que la nuit sera arrivée, nous ferons notre retraite par les portes, les palissades et le ruisseau. Qu’avez-vous, Jamie ? Vous paraissez avoir quelques nouvelles à me communiquer.

En effet, Jamie Allen venait d’entrer si vite qu’il avait dédaigné la cérémonie habituelle de dire son nom ou même de frapper.

— Des nouvelles ! répéta le maçon avec un sourire, c’est justement ce que je viens vous apporter. Quoi que nous puissions en penser, Monsieur, tous nos gens sont encore dans leurs cabanes, faisant bouillir leurs pots et frire leur porc, absolument comme si la vallée était dans un parfait état de tranquillité, et que nous n’ayons qu’à aller et venir selon notre plaisir.

— Je ne vous comprends pas, Jamie. Qu’entendez-vous par nos gens ?

— Je veux dire les déserteurs, Joël et le meunier, et Michel et le reste.

— Mais les cabanes, les pots, le porc, c’est du jargon pour moi.

— C’est que j’ai un accent étranger. Mais dans mon idée, capitaine Willoughby, mes paroles peuvent être comprises sans dictionnaire. Joël Strides, Daniel, le meunier, et tous ceux qui nous ont abandonnés la nuit passée, se sont retirés chez eux ont allumé leurs feux, ont mis dessus leurs pots et leurs chaudrons, et suivi leurs habitudes domestiques, comme si la digue des Castors était un des parcs de Londres.

— Ils ont le diable au corps. Nous aurions dû nous en aller plus tôt, sergent. Je ne me soumettrai jamais à une telle insulte.

Le capitaine Willoughby était trop animé pour mesurer ses