Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 24, 1846.djvu/344

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douzaine d’assaillants tombes en dedans de la palissade étaient groupés sous les murs des bâtiments.

— La nature nous dit comment il faut nous conduire, fit observer Joël en montrant à ses compagnons ceux qui étaient près de la Hutte. Vous voyez ces hommes en dedans des palissades, ils sont plus en sûreté que nous, et si ce n’était par respect pour les apparences, je désirerais être avec eux. Cette maison ne sera prise qu’après un combat désespéré, car le capitaine est un vieux guerrier et il aime l’odeur de la poudre. (Le lecteur comprend par les paroles que la mort du brave vétéran n’était connue que des habitants de la Roche.) — Il ne se rendra pas, tant qu’il aura de quoi charger un fusil. Si j’avais vingt hommes, non trente vaudraient mieux à mettre à la même place qu’occupent ces compagnons, je crois que la place serait emportée en quelques minutes alors la liberté aurait raison et les hommes de la monarchie seraient mis à bas comme ils le méritent.

— Que faire ? demanda le chef Mohawk, parlant anglais avec un accent guttural. Pas tirer, pas pouvoir tuer les bûches.

— Non, chef ; ce que je vous dis est raisonnable et faisable. Il n’y a qu’un des côtés de la porte de posé et je me suis arrangé pour que les étais de celui qui n’est pas dans ses gonds soient défaits. Si j’avais seulement avec moi un homme de bonme volonté, l’affaire serait faite et promptement.

— Allez, vous, répondit le Mohawk avec une expression de méfiance et de mépris.

— Chacun a son emploi, chef. Le mien est la paix, la politique, la liberté ; le vôtre est la guerre. Pourtant je puis vous mettre, vous et vos compagnons, sur la voie, et vous verrez alors ce que vous pourrez faire. Miséricorde ! combien je vois de diables désespérés sur le toit. Je ne serais pas étonné s’ils tuaient ou blessaient quelqu’un.

Telles furent les délibérations de Joël Strides sur la bataille. Les chefs indiens cependant donnèrent ordre d’amener leurs jeunes guerriers, et après avoir envoyé des messagers dans différentes directions, ils quittèrent la meule de foin en obligeant Joël à les accompagner. Les résultats de ce mouvement furent bientôt apparents. Le plus courageux des Mohawks leur montra le chemin en entrant dans le ruisseau au nord des bâtiments, et ils furent bientôt au pied des rochers. Ils virent aussitôt que le trou que