CHAPITRE VII.
Les serviteurs se retirèrent pour la plupart, les uns dans leurs demeures, les autres à leurs travaux ; quelques-uns seulement restèrent pour recevoir des ordres ultérieurs. Parmi ces derniers étaient Joël, le charpentier et le forgeron ; ils venaient se joindre au chef de l’établissement et à son fils, pour s’entretenir des changements que le présent état de choses pouvait rendre nécessaires au dedans et au dehors de la hutte.
— Joël, dit le capitaine quand les trois hommes furent à portée de l’entendre, tous ces événements nous obligent à changer nos moyens de défense.
— Le capitaine suppose-t-il que le peuple de la colonie veuille nous attaquer ? demanda le rusé surveillant avec emphase.
— Peut-être pas le peuple de la colonie, monsieur Strides, car nous ne nous sommes pas encore déclarés comme ses ennemis, mais il y a des adversaires plus redoutables.
— Il ne me paraît pas probable que les troupes du roi, en désordre elles-mêmes, viennent s’aventurer ici ; c’est qu’il serait plus aisé de venir que de s’en retourner. D’ailleurs, le butin les dédommagerait à peine des frais de la marche.
— Peut-être pas ; mais il ne s’est jamais livré de combats, dans ces colonies, sans que quelques tribus sauvages s’y soient trouvées engagées avant même que les blancs soient entrés en ligne.
— Pensez-vous réellement, Monsieur, qu’il y ait de ce côté un danger sérieux ? s’écria le major avec étonnement.