Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 30, 1854.djvu/292

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constancielle. On ne prétend pas avoir vu Marie Monson tuer les Goodwin, mais le crime est déduit d’une suite de faits collatéraux, qu’on exposera devant la cour et le jury. Je crois que Votre Excellence comprendra combien il est important, dans de semblables circonstances, d’analyser le témoignage, même sur des points qui ne semblent pas porter directement sur les crimes imputés. Si un témoin fait de vagues dépositions, il faut que le jury s’en aperçoive. J’ai une vie à défendre, Votre Excellence se le rappellera.

— Continuez, Monsieur ; la Cour vous accordera la plus grande latitude.

— Vous dites maintenant deux ou trois fois par semaine ; témoin, en y réfléchissant, assureriez-vous même cela par serment ?

— Eh bien, si ce n’est pas deux fois, je suis sûr de pouvoir dire une fois.

Dunscomb fut satisfait de cette réponse, qui prouvait que le témoin pouvait répondre un peu au hasard, et qu’il n’était pas toujours certain de ses faits quand on le pressait.

— Êtes-vous sûr que Dorothée Goodwin soit morte ?

— Je présume que j’en suis aussi sûr qu’aucun des voisins.

— Ce n’est point répondre à ma question. Pouvez-vous affirmer, affirmez-vous sous serment que Pierre Goodwin, la personne nommée dans l’acte d’accusation, est actuellement mort ?

— Je jurerai que je le crois.

— Ce n’est pas ce que je demande. Vous voyez ces squelettes, affirmerez-vous par serment que vous les savez être les squelettes de Pierre et de Dorothée Goodwin ?

— Je suis prêt à jurer que je le crois.

— Cela ne satisfait pas à ma question. Le savez-vous ?

— Comment puis-je le savoir ? Je ne suis ni docteur, ni chirurgien. Non, je ne le sais pas absolument. Cependant je crois que l’un est le squelette de Pierre Goodwin, et l’autre le squelette de sa femme.

— Quel est celui que vous supposez être le squelette de Pierre Goodwin ?