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Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 30, 1854.djvu/335

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l’avaient précédée, tandis que sur d’autres points, elle en savait moins. Plus qu’aucun autre membre de la famille elle avait eu la confiance de Dorothée Goodwin, elle l’avait vue plus souvent, était plus au courant de ses affaires privées. Elle convint qu’elle avait une parfaite connaissance du bas et de son contenu. L’or s’élevait à plus de douze cents dollars ; elle l’avait compté de ses propres mains. Il y avait aussi du papier, mais elle n’en connaissait pas exactement le montant, vu que Dorothée gardait cela tout à fait pour elle. Elle savait toutefois que ses voisins parlaient d’acheter une ferme, dont le prix était de cinq mille dollars, somme que Dorothée avait souvent parlé de payer comptant. Elle croyait que les défunts devaient avoir cette valeur en argent ou en papier.

Au sujet de la pièce d’or trouvée dans la bourse de Marie Monson, mistress Burton donna son témoignage avec une grande discrétion. Chacun fit une comparaison très-flatteuse de sa réserve, de sa répugnance même, avec la vivacité et l’empressement de mistress Pope et de ses belles-sœurs. Ce témoin parut apprécier l’effet de toutes ses paroles, et exposa les faits qu’elle connaissait, d’une manière gracieuse qui donna un grand poids à son témoignage. Dunscomb vit que c’était le témoin que la défense avait le plus de raison de redouter, et il mit le plus grand soin à noter avec précision tous les mots qu’elle prononça.

Mistress Burton jura qu’elle reconnaissait la pièce d’or entaillée, quoiqu’elle tremblât beaucoup en donnant son témoignage. Elle savait que c’était bien la pièce qu’elle avait vue si souvent en la possession de Dorothée Goodwin ; elle l’avait examinée au moins douze fois, et l’aurait reconnue entre mille au moyen de sa marque particulière. Outre l’entaille, il y avait un léger défaut dans l’empreinte de la date. Ceci lui avait été signalé par Dorothée Goodwin elle-même qui lui avait dit que ce serait un bon moyen de reconnaître la pièce si on venait à la lui voler. Sur ce chapitre, la déposition du témoin fut ferme, claire et complète. Comme elle était corroborée par d’autres preuves frappantes, le résultat fut une impression profonde et générale de la culpabilité de la prisonnière.