Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 6, 1839.djvu/166

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tion qu’on vous y plaça. Mais j’eus plus d’un assaut à livrer à ce sujet au cousin ’Duke, car il est obstiné d’ordinaire, et cependant je sus l’obliger à se rendre.

— Épargnez mon père, cousin Richard ; si vous saviez ce qu’il a fait pour vous pendant que vous étiez à Albany, vous le ménageriez davantage.

— Pour moi ? s’écria Richard en s’arrêtant pour réfléchir. Ah ! je suppose qu’il m’a rapporté le plan de la nouvelle chapelle hollandaise. Je m’en soucie fort peu. Un homme qui a un certain talents ne travaille pas d’après des suggestions étrangères. Il trouve dans son cerveau ce qui constitue le véritable architecte.

— Ce n’est pas cela.

— Non ! Que serait-ce donc ? M’aurait-il fait nommer un des inspecteurs des routes ?

— Cela aurait pu être, mais ce n’est pas d’une nomination semblable qu’il s’agit.

— Une nomination semblable ! C’est donc une nomination ; Si c’est dans la milice, je n’en veux point.

— Ce n’est point dans la milice, dit Élisabeth en lui montrant le paquet qu’elle tenait à la main, et qu’elle avançait et retirait alternativement avec un petit air de coquetterie ; c’est une place qui rapporte honneur et profit.

— Honneur et profit ! Allons, allons, cousine Bess, ne me tenez pas plus longtemps en suspens, montrez-moi ce papier. Je me flatte que c’est une place où il y a quelque chose à faire ?

— Précisément, cousin Dickon, dit Élisabeth en lui remettant le paquet ; mon père, en me remettant ce papier pour que je vous le présentasse comme présent de Noël, me dit : — Certainement si quelque chose peut faire plaisir à Dickon, c’est de remplir le fauteuil du pouvoir exécutif dans ce comté.

— Du pouvoir exécutif ! répéta Richard en décachetant le paquet avec un mouvement d’impatience ; qu’est-ce que cela signifie ? Ah ! sur mon honneur, c’est une commission nommant Richard Jones, squire, shérif du comté. Eh bien ! positivement, c’est un beau trait du cousin ’Duke ! Je dois dire qu’il a bon cœur et qu’il n’oublie pas ses amis. Shérif ! grand shérif du comté ! cela sonne bien, Bess ; mais les devoirs de la place seront encore mieux remplis. Oui, le cousin ’Duke est un homme judicieux, et il sait distinguer à quoi chacun est propre. Je lui ai pourtant de