CHAPITRE XXXVI.
e lendemain matin Élisabeth, accompagnée de Louise, se
rendit dans la boutique de M. Le Quoi pour remplir la promesse
qu’elle avait faite à Bas-de-Cuir. Plusieurs pratiques s’y trouvaient
déjà ; mais le Français, toujours poli, laissa à son garçon
de boutique le soin de les servir, et fit passer les deux jeunes
amies dans son arrière-boutique.
— Vous avez donc appris quelque heureuse nouvelle ; monsieur Le Quoi ? dit Élisabeth, après qu’il lui eut présenté un siège ainsi qu’à sa compagne ; vous avez l’air radieux ce matin.
— Ah ! miss Temple, s’écria le Français en frappant d’une main sur une lettre qu’il tenait de l’autre ; cette lettre ! cette lettre ! je ne l’ai reçue que ce matin. Elle me transporte de joie ! Ma chère France, je vous reverrai donc !
— Je me réjouis de tout ce qui peut vous causer de la satisfaction, monsieur Le Quoi ; mais j’espère que nous n’allons pas vous perdre.
— Ah ! miss Temple, si vous aviez été forcée à quitter un père, une mère, des parents, des amis, comme vous seriez joyeuse de pouvoir les rejoindre ! Mais écoutez, je vais vous lire cette lettre :
— À monsieur, monsieur Le Quoi de Mersereau, à Templeton, New-York, États-Unis d’Amérique. Elle vient de Paris : Mon très-cher ami, je suis ravi d’avoir à vous mander…
— Je crains, monsieur Le Quoi, que le peu que je sais de français ne me suffise pas pour bien comprendre cette lettre, dit Élisabeth qui fit réflexion que Louise ne connaissait cette langue que très-imparfaitement ; ne pourriez-vous pas nous en dire le contenu en anglais ?