lamentable et aussi étrange que celui des deux chiens lorsqu’ils avaient découvert cet endroit et ce cri attira sur-le-champ toute la bande autour d’eux, comme on dit que celui du chacal appelle ses compagnons pour poursuivre la proie qu’il a découverte.
CHAPITRE XX.
l ne se passa pas longtemps avant que le Trappeur fît remarquer
à Middleton la taille imposante de Mahtoree, qu’il lui indiqua
comme étant le chef des Sioux. Il avait été un des derniers à
se rendre aux cris bruyants de Wencha ; mais dès qu’il fut arrivé
à l’endroit où tous ses compagnons étaient alors réunis, il sauta
à bas de son cheval, et se mit à examiner ces marques extraordinaires
avec l’air d’attention et de dignité qui convenait au rang
qu’il occupait parmi eux. Ses guerriers, car il n’était que trop
évident que tous ceux qui le suivaient appartenaient à cette classe
d’hommes aussi intrépides qu’effrénés, attendirent le résultat de
son examen avec patience et retenue, quelques-uns des principaux
braves osant seuls prononcer quelques mots pendant que
leur chef était ainsi gravement occupé.
Ce ne fut qu’au bout de quelques minutes que Mahtoree parut avoir pris une décision. Suivant alors les traces du sang, il s’arrêta successivement aux différents endroits où Ismaël avait trouvé de tristes preuves que son fils assassiné avait encore disputé sa vie à son meurtrier. Ils s’avancèrent ainsi en corps vers le petit bois, et enfin ils firent halte à quelques toises du lieu d’où Esther avait excité ses fils indolents à entrer dans le petit bois.
Le lecteur se figurera aisément que le Trappeur et ses compagnons ne voyaient pas avec indifférence un mouvement si menaçant. Le vieillard fit signe à tous ceux qui étaient capables de porter les armes de s’approcher de lui, et il leur demanda en termes peu équivoques, quoique à voix basse, pour qu’elle ne pût arriver aux oreilles alertes de ses dangereux voisins, s’ils étaient disposés à combattre pour leur liberté, ou s’ils voulaient essayer