Page:Coppée - Œuvres complètes, Poésies, t2, 1892.djvu/135

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— Excusez. J’oubliais que je conte une histoire ;
Mais en parlant de moi, lecteur, j’en fais l’aveu,
Je parle d’Olivier qui me ressemble un peu.


VI

 
Nous l’avons donc laissé sur son impériale,
Plein d’une bonne humeur bruyante et joviale
Et dans l’oubli complet du cent et des salons.
Il suit un de ces doux et plantureux vallons
De Touraine où, parmi les fleurs des prés en pente,
Capricieusement et mollement serpente
Un cours d’eau calme et pur, sans île et sans bateaux.
De tous côtés, les bois couvrent les deux coteaux
En haut desquels parfois une svelte tourelle
Dessine sa blancheur sur un ciel d’aquarelle.
Le paysage cher où voyage Olivier
A son heureux retour semble le convier.
Rien n’a changé pendant la longueur de l’absence.
Tout l’accueille comme une ancienne connaissance.
Ces détails du chemin, il les reconnaît tous,
Jusqu’à la vache brune, à l’œil profond et doux,