Page:Coppée - Œuvres complètes, Prose, t3, 1890.djvu/334

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le-Prince, décorée dans le goût japonais et fréquentée par un groupe de jeunes poètes symbolistes.

Théodore accueillit par un joyeux éclat de rire la demi-confidence que lui fit, en rougissant, son camarade.

— Bravo ! « mademoiselle » ! s’écria-t-il. Tous mes compliments !... Tu tombes bien, d’ailleurs. Mon avant-dernière maîtresse était précisément en puissance de jaloux, et si notre asile d’autrefois— quartier lointain, maison discrète— est encore disponible, c’est absolument ce qu’il te faut. Allons voir ça.

C’était une chambre assez vaste, propre, suffisamment meublée, où l’air et la lumière pénétraient par deux fenêtres donnant sur une des larges avenues qui environnent les Invalides, « une chambre d’officier supérieur », suivant l’expression de la logeuse qui avait souvent affaire à des militaires. Sur le conseil de Théodore, Armand fit enlever de la muraille un affligeant « chromo » représentant M. Thiers désigné, par trois cents bras de députés, comme le libérateur du territoire ; il donna l’ordre d’ajouter au mobilier, afin de le rendre plus intime et plus confortable, deux