Page:Coquerel - Histoire des églises du désert, Tome 1.djvu/119

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
105
des églises du désert.

psaumes, à moins d’être élue par les anciens, et qu’à défaut, les anciens eux-mêmes feront ce service. Pour venir au secours de ceux dont, selon les termes des édits, on confisquait les biens et dont on forçait les maisons, le synode fit cette déclaration remarquable : « Encore il a été proposé qu’en plusieurs endroits il pourrait y avoir des nécessités telles que l’église particulière ne pourrait pas y subvenir, soit à l’égard de quelque chef de famille qui pourrait être pris au sujet de la religion, ou des maisons qui pourraient souffrir quelque dommage pour avoir logé quelque pasteur : ainsi a été délibéré que toutes les églises y contribueraient en général ; c’est pourquoi la vénérable compagnie a chargé les pasteurs et proposants d’exhorter les fidèles d’élargir leur charité et d’enjoindre aux assemblées que, outre l’argent qui se lève pour les pauvres, elles feront une collecte, et ainsi tiendront une autre bourse en cas de nécessité. » (Syn., cop. cert. mss. P. R.) Enfin, voulant faire disparaître toutes traces de la désorganisation générale que les guerres avaient produite, et détruire jusqu’aux occasions où une église isolée s’établirait sans règle aucune au risque de voir le fanatisme y renaître, le même synode déclara qu’attendu « que dans les villes et lieux où il n’y a point d’anciens, il est arrivé des désordres et des scandales, il a été délibéré qu’on en établirait incessamment, et faute de ce faire et s’il y a un refus de la part des fidèles, ils ne seront point visités des pasteurs, ni avertis pour aller aux assemblées. » Quelle punition, pour une infraction à la discipline, que de n’être averti d’aller à des assemblées qui, si elles étaient surprises, attiraient sur le ministre la peine du gibet, et les galères perpétuelles pour les assistants !