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histoire.

en s’entourant de toutes sortes de précautions pour sa sûreté individuelle. Il arrive inopinément au sein des églises divisées du Languedoc pour leur apporter la paix. Son premier soin est de s’assurer et de prouver que l’accusation portée contre le pasteur Boyer est calomnieuse. Il négocie, il sollicite, il entraîne. Enfin il obtient un compromis, qui calme toutes les colères et par lequel les partis extrêmes se faisaient des concessions réciproques. Il obtient que le pasteur Boyer et ses adhérents reconnaîtront que la destitution du pasteur inculpé était valide et légitime ; mais il fut convenu aussi que, moyennant cette soumission, sa destitution serait déclarée nulle et que le pasteur serait réintégré dans ses fonctions.

Nous voyons le synode national de 1744 mettre à exécution ces résolutions pacifiques. Le modérateur, Michel Viala, annonça que sur les différends qui affligeaient depuis si longtemps les églises du bas Languedoc et des Cévennes, il avait été convenu de nommer sept arbitres, c’est-à-dire trois pasteurs et quatre laïcs ; que l’assemblée ratifiait la sentence arbitrale ; que le pasteur Boyer, étant entré dans l’assemblée, avait déclaré qu’il se soumettait à la sentence arbitrale ; que les pasteurs Pradel, Deffère, Redonnel et Molines s’en portaient garants. Ces réconciliations furent suivies d’une prière prononcée par Paul Rabaut, et du chant du psaume cxxxiii. Enfin on arrêta que M. Blachon, ministre du saint Évangile, irait prêcher incessamment dans les principaux endroits où régnait la division, afin de réunir les esprits et les cœurs dans une harmonie si désirable.

Ces sages mesures calmèrent une querelle si ancienne et si invétérée. Au surplus, la même ferveur régnait également parmi tous ces dissidents, en face