Aller au contenu

Page:Coral - Esquisse historique - Tahiti.djvu/32

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 33 —

en l’envoyant comme consul aux îles Samoa, Il espérait donc que, si le protectorat n’avait pas donné lieu à grande protestation, il n’en serait pas de même de la prise de possession de Tahiti.

L’opinion en Angleterre s’émut en effet de tous ces événements : il y eut échange de notes diplomatiques entre la France et l’Angleterre ; et le roi Louis-Philippe, qui aimait trop la paix par politique et par tempérament pour la voir compromise pour une île de l’Océanie, désavoua l’amiral Dupetit-Thouars dans sa prise de possession de Tahiti, en faisant insérer, le 24 février 1844, la note suivante dans le Moniteur :

« Le Gouvernement a reçu des nouvelles de Tahiti en date des 1er et 9 novembre 1843. M. le contre-amiral Dupetit-Thouars, arrivé dans la baie de Papeete le 1er novembre, pour exécuter le traité du 9 novembre 1832 que le Roi avait ratifié, a cru devoir ne pas s’en tenir aux stipulations de ce traité, et prendre possession de la souveraineté entière de l’île. La Reine a écrit au Roi pour réclamer les dispositions du traité qui lui assurent la souveraineté intérieure de son pays, et pour le supplier de la maintenir dans ses droits. Le Roi, de l’avis de son Conseil, ne trouvant pas dans les faits rapportés des motifs suffisants pour déroger au traité du 9 septembre 1842, a ordonné l’exécution pure et simple de ce traité et l’établissement du protectorat français dans l’île Tahiti. »

Pendant ce temps, les événements se précipitaient à Tahiti ; sans attendre la réponse de sa lettre, Pomaré, obéissant de plus en plus aux suggestions et aux conseils de Pritchard, s’embarqua, dans la nuit du 30 au 31 janvier 1844, sur le brick anglais Basilick, qui, met-