Page:Coral - Esquisse historique - Tahiti.djvu/40

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à l’explosion de la guerre civile, à la prise d’armes ; il soutient qu’on n’aurait pas eu le droit de le condamner si on l’avait jugé. Nos agents de Tahiti n’ont pas cru devoir prendre cette voie : je crois qu’ils ont bien fait ; je crois que le procès aurait été difficile, dangereux, sur les lieux, et peut-être sans résultat. Peut-être, en effet, les preuves judiciaires auraient-elles manqué pour un conseil de guerre comme pour des jurés ; l’enquête aurait agité l’île et violemment entretenu l’état de trouble dans lequel elle était.

« Le gouvernement du Roi ne se serait considéré nullement comme responsable de ce qu’un jugement aurait pu prononcer, à Tahiti, sur les actes et le sort de Pritchard. Mais il a accepté, sur un acte politique et librement fait par ses agents, la responsabilité qui en est inséparable.

« Voilà, Messieurs, ce qui s’est passé à Tahiti. L’Angleterre jusqu’ici n’est encore pour rien dans l’affaire, elle avait fait ce qu’on lui avait demandé ; elle avait rappelé M. Pritchard ; nous n’avions rien à dire, rien à demander de plus.

« La nouvelle du renvoi de M. Pritchard arrive en Europe. Je ne vous retracerai pas l’effet qu’elle a produit en Angleterre : tout le monde le sait… Par des motifs très divers, l’émotion a été réellement publique ; elle avait atteint toutes les opinions, toutes les classes de la société. Nous avons donné à cette émotion le temps de se calmer, nous avons gardé une attitude passive et expectante… Après un mois, nous avons fait connaître au gouvernement britannique notre opinion et notre résolution. Que contient notre résolution ? que dit-elle ? Que