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Page:Coral - Esquisse historique - Tahiti.djvu/41

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nos agents avaient le droit de renvoyer Pritchard de Tahiti et qu’ils avaient bien fait de le renvoyer, et puis nous ajoutions, comme je l’ai dit moi-même à notre agent dans le premier moment, qu’il y a eu certains procédés, certaines circonstances que nous trouvons regrettables et que nous improuvons. Et on s’étonne qu’après avoir dit cette vérité, nous ayons accordé une indemnité… Il y a lieu à une indemnité si les faits sont vrais ; les faits seront vérifiés sur les lieux ; par qui ? par les deux arbitres les plus élevés qu’il nous soit possible de choisir, l’amiral français et l’amiral anglais. Ils vérifieront les faits, et si ces faits sont tels que le dit Pritchard, s’il y a lieu à une indemnité, ils en arbitreront le montant. Voilà, au vrai, la situation, la voilà ramenée à sa parfaite exactitude, à sa parfaite simplicité… Nous nous sommes trouvés placés dans l’alternative de la transaction ou de la rupture. La transaction, dont la Chambre connaît les termes, nous a paru équitable et convenable ; le Gouvernement anglais en a jugé comme nous… Je suis convaincu que les deux Gouvernements, les deux pays se félicitent d’une telle transaction, au lieu d’une telle rupture. »

Malgré son discours, M. Guizot ne put parvenir à faire voter le paragraphe de l’adresse relatif à cette indemnité, qu’avec huit voix de majorité, et, sans les instances réitérées du Roi, il se retirait des affaires.

Telles furent, en Europe, les conséquences de l’arrestation de Pritchard. À Tahiti, elles furent encore plus graves, plus sérieuses ; cette nouvelle fut le signal d’un soulèvement d’autant plus violent, que les chefs promettaient au nom de Pritchard le secours et l’appui de l’Angleterre, et d’autant plus immédiat qu’ils