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Page:Coral - Esquisse historique - Tahiti.djvu/42

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voulaient profiter de la dispersion des troupes françaises dans tout l’archipel, dispersion qui ne permettait au gouverneur que de pouvoir leur opposer 500 hommes tout au plus. Aussi les insurgés commencèrent-ils immédiatement les hostilités en venant attaquer en nombre les ouvriers qui continuaient à élever le fort de Taravao. Ils comprenaient l’importance de cette position et ne voulaient pas, en la laissant fortifier, avoir leurs communications coupées entre eux. L’attaque fut vive et impétueuse, mais ils durent pourtant se retirer devant la ténacité des défenseurs (9 mars 1844). Étonné de leur audace et de leur bravoure, le gouverneur écrivait, après ce combat, au ministre :

« Ces hommes ne sont pas ce qu’on nous avait dit : ils ont montré beaucoup plus de résolution qu’on ne leur en supposait ; le canon même ne les a pas fait fuir. »

Comme représailles de cette attaque, le commandant Bruat alla débarquer sur la côte Est de l’île (district d’Hitiaa), dissipa sans engagements sérieux les insurgés et brûla plusieurs villages ; mais il dut s’arrêter à Mahaena devant des retranchements élevés par les insurgés et garnis de nombreux révoltés ; il se borna à reconnaître la position, l’insuffisance numérique des troupes dont il disposait ne lui permettant pas de faire davantage. Mais, de retour à Papeete, il fut assez heureux pour y voir arriver la frégate la Chartre, commandant Penaud (13 mars 1844). C’était là un renfort sérieux, dont il résolut de disposer pour attaquer les indigènes dans leurs positions ; pourtant, avant d’employer la force, le gouverneur écrivit aux chefs rebelles, promettant l’amnistie