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complète à ceux qui rentreraient à Papeete ; mais sa tentative de paix ayant échoué, il résolut d’agir vigoureusement. Cinq cents hommes environ furent employés pour cette expédition ; l’Uranie, l’Embuscade, la goélette la Clémentine et le vapeur le Phaéton devaient y concourir.

Le débarquement eut lieu le 17 mars, et malgré une mer très mauvaise, qui mit à la côte plusieurs embarcations, tout le monde était à terre à dix heures. La position qu’il s’agissait d’enlever était très forte : elle consistait en trois retranchements et fossés de 6 à 7 pieds de profondeur, creusés parallèlement à la mer, sur une longueur de 1,800 mètres, et protégés du feu des bâtiments par un glacis ; ils étaient recouverts d’une toiture horizontale en branches et feuillages qui rendait les combattants invisibles, en leur donnant la facilité d’ajuster les assaillants et de les attendre presque à bout portant ; la retraite, il est vrai, était difficile, mais les indigènes, loin de songer à cette éventualité, confiants dans leur nombre qui dépassait 1,000, se croyaient inexpugnables.

M. Bruat prit les dispositions suivantes : pendant qu’une section protégera nos derrières, une autre doit s’emparer de la crête qui domine la hauteur où les insurgés ont arboré leur pavillon. La compagnie de débarquement de l’Uranie, déployée en tirailleurs, tournera les retranchements par la montagne, tandis que le gros des troupes, avec le commandant de Bréa, essayera de les tourner par la plage. Ces dispositions prises, l’ordre de marcher en avant est donné à onze heures, et immédiatement le feu commence aux cris de « Vive le Roi » ! Dès le début de la lutte, un incident vint augmenter l’enthousiasme de nos trou-