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Page:Coral - Esquisse historique - Tahiti.djvu/44

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pes : un chef indigène allié alla, malgré une pluie de balles, arracher et renverser le pavillon des rebelles ; pendant ce temps, les hauteurs étaient couronnées par nos troupes, et le mouvement de flanc commencé, le gros de la colonne marche alors sur la première redoute, engageant un feu très vif avec l’ennemi, la tourne et l’enlève par une brillante charge à la baïonnette ; la seconde redoute est enlevée dans le même élan. Soixante-dix-neuf cadavres, trouvés dans les retranchements, attestent de la vigueur de l’attaque et de l’énergie de la défense. Épouvantés de nos succès, les insurgés de la troisième redoute se retirèrent après une courte fusillade ; ils furent poursuivis jusque dans la montagne par le feu des bâtiments. À quatre heures et demie seulement le feu cessa. Les rebelles nous abandonnaient le champ de bataille, couvert de 102 des leurs ; de notre côté, nous perdîmes 15 hommes, dont deux officiers, MM. de Nansouty, enseigne de vaisseau, et Seignettes, sous-lieutenant d’artillerie ; nous avions en outre 51 blessés. (Combat de Mahæna, Ann. Maritimes.)

Ce brillant fait d’armes intimida les révoltés : beaucoup se soumirent ou affectèrent de le faire ; une tranquillité relative parut régner dans l’île, et pendant deux mois on put croire Tahiti pacifiée complètement.

Mais les Tahitiens savent dissimuler. Mettant rapidement à profit ce laps de temps, ils se rassemblèrent de nouveau, se comptèrent, et, après s’être concertés, ils résolurent de diriger une attaque simultanée sur Papeete par l’Est et par l’Ouest. Leur projet, habilement caché, allait être mis à exécution, lorsque ceux qui devaient attaquer par l’Est, impatients de combattre, devancèrent le jour indiqué en venant piller