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Morea, mais encore pour les îles Sous-le-Vent) Raiatea, Bora-Bora, Huahiné), îles qui faisaient partie du royaume des Pomaré, l’amiral Seymour bornait l’autorité française aux îles de Tahiti et Morea et refusait toute ingérence du protectorat relativement aux îles Sous-le-Vent. Sans instructions précises de leurs gouvernements, qui n’avaient pas prévu cette question, ils agissaient tous les deux selon leurs idées personnelles et leur initiative privée.

Malheureusement, et malgré toutes les précautions que prit le Gouvernement du protectorat, les déclarations de l’amiral anglais eurent un grand retentissement, non seulement dans les îles Sous-le-Vent, mais encore à Tahiti, où elles furent commentées, exagérées, dénaturées avec la plus insigne mauvaise foi par le parti qui nous était hostile. « Vous le voyez bien, disaient nos ennemis aux Tahitiens, l’Angleterre est toute-puissante ; et, devant ses volontés, les Français doivent s’incliner et s’arrêter. » Trop heureux de ces déclarations, les mécontents recommencèrent bientôt leurs agissements. Il fallait les arrêter dès le début : aussi M. le commandant Bruat résolut-il d’agir avec vigueur et, pour arrêter net tous les commentaires, il ordonna à la frégate « l’Uranie » de partir pour Huahiné et de soumettre cette île, dont l’indépendance venait d’être reconnue si publiquement par l’amiral anglais. Mais avant que le bâtiment ne fût en état de prendre la mer, qu’il eût embarqué ses troupes et ses munitions, l’amiral Seymour fit partir pour Huahiné un de ses officiers, qui n’hésita pas à franchir dans une pirogue indigène les 30 lieues qui séparent Tahiti de cette île.

Arrivé bien avant l’Uranie, il avertit les habitants