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Afin de ne pas inquiéter l’ennemi, le commandant Bonnard se contenta d’occuper l’entrée de la vallée de Fatahua : là, dissimulant ses hommes dans les brousses et hautes herbes, il les fit bivouaquer (16 décembre 1846). Le même jour, le guide Maroto entreprit seul son ascension : il fallait voir, en effet, si le chemin dont il avait parlé existait encore, et surtout si l’ennemi ne le connaissait pas et n’en gardait pas les issues. Parti à la pointe du jour, Maroto ne revint qu’à cinq heures du soir, exténué de fatigue ; mais il avait pleinement réussi : le sentier était libre et l’ennemi en ignorait l’existence ; apprenant cet heureux résultat, le commandant Bonnard parcourut le bivouac, demandant pour le lendemain une troupe de volontaires assez audacieux pour suivre Maroto dans une nouvelle ascension, qui, cette fois, devait conduire cette petite troupe à attaquer l’ennemi de revers, pendant que le reste de la colonne l’attaquerait de front ; 61 volontaires s’offrirent, et sous le commandement du second maître Bernaud, ils se mirent en marche dès la première heure, le lendemain 17 décembre, après avoir eu soin de quitter tous leurs vêtements, ne gardant que leurs fusils et leurs cartouches. À onze heures du matin seulement, ils arrivaient au sommet des montagnes, après des dangers inouïs et des fatigues incroyables. À ce moment, et pour empêcher les indigènes de les apercevoir, le capitaine Masset, avec la deuxième colonne, simula une attaque par le bas de la montagne : l’attention des indigènes se porta immédiatement de ce côté, et ils ne cessaient de faire pleuvoir des quartiers de rochers et des pierres, dès que le capitaine faisait mine d’avancer ; pendant ce temps, une compagnie de