Page:Corancez - De J. J. Rousseau, 1798.djvu/8

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 4 )

caractère ombrageux. Tous, ſans exception après avoir été ſes amis les plus ardens, finiſſent par l’inſulter. Cette conduite uniforme chez tous, annonce que tous ſont mus par le même principe, & ce principe n’eſt plus difficile à deviner. Leur amour-propre les a conduits chez Rouſſeau, leur amour-propre eſt bleſſé de la manière dont ils en ſortent. Tous, en y entrant, ornoient le buſte qu’ils ſe faiſoient un honneur d’adorer, lorſqu’ils étoient les prêtres initiés de ce temple ; tous défigurent ce même buste, lorſqu’ils ne peuvent plus y conserver leur domination. Il est temps enfin de faire connoître cet homme ſi justement célèbre, mais en même temps ſi extraordinaire, que ſans avoir ſur ſon propre compte des idées bien nettes, il a cependant dit de lui-même : Je ne ſuis fait comme aucun de ceux que j’ai vus, ni même comme aucun de ceux qui exiſtent.

Je pourrois commencer par demander à Duſaulx le but qu’il s’est proposé, en publiant, vingt ans après la mort de J. J., ſa correſpondance avec lui. Eſt-ce ſon reſpect pour Rouſſeau ? Non, car il cherche à nous le montrer ſous un jour qui ne lui eſt pas favorable. Ce ne peut être les craintes que les ſoupçons injurieux que Rouſſeau lui adreſſa