Page:Corbière - Le Négrier.djvu/395

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pour arracher quelques mots à ma timidité, elle me demanda, en essayant de parler français, si je me plaisais mieux dans les bureaux du commissaire, qu’en prison. Ma réponse, quoique fort pénible, ne fut pas douteuse ; mais je la fis sans oser encore lever les yeux. La jolie femme de chambre entra en ce moment : cette jeune camériste de madame Milliken me paraissait avoir avec sa maîtresse une familiarité peu ordinaire. La dame me questionna sur mon âge, sur ma famille, sur quelques unes des circonstances de ma vie, si malheureusement commencée. Quand je lui dis que je n’avais pas encore seize ans, elle s’écria, en jetant sur moi des regards