Page:Corbière - Le Négrier.djvu/689

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mot, un bonheur casanier qu’il me fallait. Je voulais, non pas fuir Rosalie, mais courir au loin les mers pour mieux jouir du plaisir de la retrouver après avoir bravé quelques périls, et avoir attaché peut-être quelque peu de renommée à mon audace.

Il est peu de choses dans notre âme que nous puissions cacher à la pénétration d’une femme, habituée à chercher nos moindres peines et à prévenir nos plus simples désirs. Ma préoccupation n’échappa pas à Rosalie. Elle aurait voulu, au prix de ses jours, trouver quelque chose qui pût remplir ma vie et occuper les instans que je passais près d’elle. Pour la consoler de me voir livré à un désœuvrement auquel elle aurait voulu m’arracher, je lui répétais que